“UKRAINE - LA POÉSIE EN GUERRE” - ARTICLE LE MONDE DES LIVRES
« La poésie dit que l’Ukraine existe, qu’elle se tient debout, et qu’aucun mensonge russe n’y changera rien »
Merci à Florent Georgesco pour cet entretien passionnant de Volodymyr Tymchuk et cette critique parue dans Le Monde des livres et consacrée à la parution de l’anthologie Ukraine – La Poésie en Guerre.
Extrait :
-Pourquoi tant de soldats ukrainiens ont-ils besoin de lire, d’entendre et, comme vous, d’écrire de la poésie ?
-La poésie a cette particularité, qu’elle est d’actualité aujourd’hui et qu’elle le sera demain, dans le futur inconnu. Elle permet de toucher à des enjeux universels. Après le début de l’invasion russe et de l’annexion illégitime de la Crimée, en 2014, j’ai éprouvé le besoin de comprendre comment d’autres nations ont réagi, quand elles ont été confrontées aux mêmes défis que ceux qui se présentaient à nous. J’ai relu les auteurs du temps de la première guerre mondiale, comme Guillaume Apollinaire, et j’ai vu qu’ils parlaient de ce que nous étions en train de vivre. Les circonstances, les enjeux sont toujours les mêmes. Comment une nation survit-elle, quand l’ennemi est là ? Comment défendre la culture, quand la guerre la ravage ? J’ajoute que le dernier chapitre de l’anthologie réunit 12 poèmes de combattants ayant donné leur vie face à l’envahisseur. C’est, bien sûr, le plus important. Et, depuis que le livre a été publié, l’un de ceux qui ont choisi les textes de l’anthologie avec moi a, à son tour, été tué. Il s’agit de mon ami Anton Bondarenko, un brillant philologue, qui travaillait aussi comme fixeur pour des journaux français. Il est mort au front le 15 septembre, au nord de Kharkiv. Il avait 26 ans. J’ai écrit la semaine dernière, dans le train qui me ramenait de Kiev, un poème à sa mémoire. En voici le dernier quatrain : « Anton, fauché net, cette pousse vigoureuse…/ Humble planète, rameaux d’un chêne à venir,/ A la couronne dense, aux graines prodigieuses !/ … Le calme de la nuit se brise ; un appel pressant s’élève d’une civière : “Respire !” » Depuis le début de la guerre à grande échelle, quelque 250 scientifiques et professeurs, 300 artistes et écrivains, 600 sportifs sont morts. Leurs noms, leur présence restent dans la poésie. C’est aussi à cela qu’elle sert.
Article à lire en intégralité :
📖 Ukraine, la Poésie en Guerre : en librairie depuis le 26 novembre.
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